Pourquoi, malgré tout le respect du à son usage dans l’histoire, la « Marseillaise » m’horripile

Ces lignes n’engagent que moi. Quand bien même la « Marseillaise » serait l’hymne officiel de la France, quand bien même je respecte l’usage qui en a été fait dans l’histoire (en encore, dans certaines circonstances, d’autres me paraissant plus douteuses – l’ « Etat Français » avait-il changé l’hymne national ?, quand bien même je respecte ceux qui, dans des circonstances dramatiques – parfois devant le poteau d’exécution, l’ont chanté,… la « Liberté de penser » qui m’est garanti par la Constitution et les « Droits de l’homme » qu'est censé défendre la République à laquelle j’adhère et la conviction qu’aucune loi n’est immuable (à la différence d’un Führer qui croyait créer un Reich « pour 1.000 ans », je pense avoir la liberté de m’exprimer et commenter. Je ne pense même pas être un iconoclaste.

 

Sur son histoire

 

Son titre original : « Hymne de guerre dédié au maréchal de Luckner », devenu « Chant de Guerre pour l’Armée du Rhin » et enfin « La Marseillaise » (J’aimerai des origines plus nettes)

L'inspiration serait surtout venue d'un air du compositeur Pleyel, tiré d'une opérette de l'époque. (Pas de problème avec cela, c’était de pratique courante à l’époque).

 

La Marseillaise est déclarée chant national le 14 juillet 1795.(une année typiquement révolutionnaire par l’importance des évènements qui s’y produisent. fr.wikipedia.org

 

Elle redevient hymne national sous la IIIe République, en 1879 - le Président de la République de l'époque était alors Jules Grévy.qui, en février 1871, le pouvoir à Thiers lors de l'insurrection de la commune, qu'il condamne (un couple de grands républicains progressistes !) : "Qu'on la fusille ! "

 

Le ministère de l'Éducation nationale conseille d'en pratiquer le chant dans les écoles à partir de 1944, pratique qui est dorénavant obligatoire à l'école primaire (proposition de loi du 19 février 2005, adoptée le 23 avril 2005, modifiant l'article L321-3 du Code de l'éducation). Les Constitutions de 1946 (IVe République) et de 1958 (Ve République) conservent La Marseillaise comme hymne national (article 2 de la Constitution de la Cinquième République française). (Il en a fallu du temps pour installer un chant obligatoire pour mille ans !)

 

Tout passe, tout lasse

 

Sur son contenu

 

Je me contenterai de commenter deux de ces couplets : le premier et celui dit « des enfants ».

 

Outre le caractère pompeux, voir « inchantable » pour quelqu’un, qui comme moi, n’a rien d’une diva, le texte suivant « Entendez-vous, dans nos campagnes, mugir ces féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras, nos femmes et nos compagnes ».

 

Les guerres n’ont sans doute jamais été une partie de plaisir. Mais ce texte est démagogique et emphatique. Les tenants de la Révolution Française avaient de bonnes raisons de craindre les coalisés… mais jusqu’à preuve du contraire, les occupation des 1814 - 1815, bien réelles, n’ont jamais atteint le degré d’atrocités de celle de 1940-45 ; Au point  que les soldats russes, nous ont laissé le mot « bistro » pour qualifier nos  auberges. Il ya eu sans doute quelques exactions, quelques viols…. Mais à cela je renvoie les lecteurs au souvenir qu’ont gardé des troupes françaises, les populations italiennes proches du Mont-Cassin (la Guerre n’est jamais belle).

 

D’un livre de « Jean-Charles », j’ai conservé cette énormité d’un élève qui passant son certificat d’études, avait transformé « ces féroces soldats » en un « Séféro, ce soldat ». Jamais, j’en suis convaincu, les révolutionnaires français, n’ont personnalisé leurs adversaires. J’en témoigne, une partie de ma famille maternelle vient de l’Europe de l’Est, pour les populations de ces pays de l’Allemagne à la Russie : « Heureux était dieu en France ».

 

Quant au couplet  des enfants : « Nous entrerons dans la carrière quand nos aînés n’y seront plus, nous y trouveront leurs poussières… ». Il m’a fallu une bonne quarantaine d’années pour comprendre que dans  « carrière », il fallait lire « carrière militaire ». Pour moi, fils de déporté, la première carrière était celle de Mathausen, la seconde, celle de Volvic que mon grand père paternel possédait à Volvic pour faire vivre son entreprise et qui a participé aux conséquences de l’après-guerre sur ma famille. Heureusement qu’il y avait la psychanalyse.

 

Une alternative

 

Même si la Constitution fait de la « Marseillaise », l’hymne officiel de la France – je respecte tant que l’on a pas changé de constitution, la Constitution  de la 5ème République ne sera pas éternelle, quoiqu’en pense tout un chacun au quotidien.

A un moment où à un autre, nous changerons d’ère. A cette occasion, pour ne pas choquer ceux qui pensent que c’est dans l’histoire, qu’il faut chercher ses références, je verrai assez bien « Le Chant du Départ » devenir hymne officiel ?

Son propos n’est pas ambigu, « La Liberté guide nos pas »… et l’adversaire est explicitement désigné  « Rois ivres de sang et d’orgueil »… « Tyrans, descendez au cercueil ».

Mais encore faudrait-il que nous passions de la monarchie républicaine à la République.

 

En l’état de la situation, je risque d’attendre encor un peu J.

 

Mais nous ne manquons pas de chants alternatifs

 

« Le jour du 14 juillet, je reste dans mon lit douillet » et je n’ai jamais assisté à un match de football de ma vie… Alors dans ces cadres, la « Marseillaise »….

 

Mais j’associe ma pensée à un certain nombre d’évènements et la chanson (je n’ai pas dit hymne) est toujours présente :

Pour ne pas remonter jusqu’à l’antiquité :

 

Les Guerres napoléoniennes : « J’avions reçu commandement… »

 

La conquête de l’Algérie : (j’ai un trou)

 

La commune : « La Butte Rouge »

 

La Guerre de 14-18 : « La Chanson de Craonne »

 

La Guerre d’Espagne : « Carmela » en hommage aux milliers de

républicains espagnols qui constituèrent les instructeurs des maquis, parce que le fascisme, ils connaissaint

Celle de 39-45, le choix est large :

  • « Le chant du Partisan » (Kessel, Marly, on oubliera Maurice Druon)
  • « La Chanson du Partisan » (Anna Marly dans son rythme original… et Léonard Cohen pour l’avoir internationalisé
  • « Die MoorSoldaten » dans sa version allemande pour les républicains allemands premières victimes des camps et « Le Chant du Marais » devant lequel la « Marseillaise" ne fait pas le poids .

La Guerre d’Algérie : « Le déserteur »

 

…. Et tant d’autres

 

Je suis français par ma naissance, par ma famille paternelle, ma famille maternelle étant un peu plus métissée (mais francophone, francophile et républicaine), je connais ma chance d’être né en France au milieu du siècle précédent  et je ne changerai de pays qu’en cas de forces (extrêmement), majeures…. Ce qui ne m’empêche pas  d’affirmer : « La Marseillaise me gonfle ! »