"Archives nationales, centre historique de paris 2001, cote72/AJ/522, Affaires Mathieu et autres, Clermont-Ferrand, 16 septembre 1944"

“Expédition dans le région de Riom :

D'une part, les interrogatoires du commandant Madeline et de l'adjudant (de gendarmerie) Dodinet, d'autre part, les archives de Saint-Maurice (il s'agit de la fameuse serviette de Coulaudon, trouvée le 11 décembre 1943, au château de Saint-Maurice, près de Billom, comportant la liste des camps et dirigeants des MUR du Puy-de-Dôme, avec leurs vrais noms et leurs pseudonymes, et bien d'autres choses encore) nous donnèrent les renseignements nécessaires.

Dodinet qui était originaire de Riom, donna les noms de Perol, Virlogeux, Passemard, Robin. Les archives de Saint-Maurice avaient fourni les noms de Laborier, Marconnet et Labrousse, le capitaine de gendarmerie (Berger), et de Raynaud. Enfin, un renseignement du SB (Sonderkommando Blumenkampf, du nom de son chef, arrivé à Clermont en octobre 1943) avait signalé Chouvy.

On devait aller non seulement à Riom mais à Ennezat où les dirigeants du M.U.R. devaient être arrêtés.

Le 8 février, le SD au complet partit pour Riom. Immédiatement fut arrêté le nommé Chouvy (il s'agit de l'instituteur ami de mon père dont je vous ai déjà retranscrit le témoignage). A 5 heures les opérations commencèrent. Dodinet guida la Gestapo. On arrêta Virlogeux avec toute sa famille (?), Laborier, Perol, qui nous avait été montré par Dodinet alors qu"il se trouvait sur la place de la Fédération. A la maison centrale, le gardien Passemard nous échappa. Ensuite furent arrêtés Marconnet, Labrousse et le capitaine de gendarmerie. Ensuite, on se rendit chez Robin qui était en fuite. Raynaud avait été oublié et les perquisitions ne donnèrent aucun résultat.

A 5 heures (du soir ?) on interrogea les prisonniers. J'allai voir si le nommé Menut, alias Benevol (Max Menut était déjà dans le Cantal), n'était pas chez lui mais il était en fuite. Nous arrêtâmes l'abbé Anneser

Au cours d'un interrogatoire, Perol et Laborier, après avoir été battus, déclarèrent qu'ils étaient en relation avec Michon, Goudier et Pachet. mais ces personnes étaient en fuite. Perol et Laborier avaient parlé qu'll devait exister chez Virlogeux un dépôt d'armes. La Gestapo alla chercher celui-ci dans sa cellule; on le trouva pendu, il s'était ouvert les veines avec ses verres de lunettes. Je sais qu'il a été inhumé au 92 à Riom mais j'ignore l'endroit."

(DE NOMBREUSES ARRESTATIONS ONT ENSUITE ÉTÉ OPÉRÉES SUR LES INDICATIONS DE PEROL ET LABORIER). (Apparemment notre famille l'a échappé belle).

Les commentaires en italiques sont de Jean Barurch (informations complémentaires à venir)