Marinette Menut

Marinette Ment
Marinette Ment

La nuit du 21 juin, le commandant Menut organise l'évacuation des hommes 

 

Durant tout le mois de juin 1944, les maquisards résistent vaillamment aux assauts répétés des Allemands, au Mont-Mouchet, à Saugues et à La Truyère. On dénombre 260 morts et 180 blessés dans les rangs des Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I.). Une centaine d'otages civils sont fusillés par les troupes nazies. Du côté allemand, les pertes sont encore plus importantes, la plupart étant des Tartares enrôlés de force par les nazis. La nuit du 21 juin, après deux jours de combats intensifs, le commandant Menut doit organiser vers Albaret-le-Comtal l'évacuation des hommes en traitement à l'infirmerie de Maurines. Le convoi des blessés, qui se dirige vers les gorges du Bès, parvient péniblement à franchir la rivière. Les plus valides rejoignent à pied le couvert des bois situés au sud d'Albaret. Les plus grièvement atteints restent sur place, couchés sur des matelas, protégés du froid par des couvertures.

À Albaret, le convoi apprend que les troupes allemandes patrouillent à deux kilomètres de là. Le commandant Menut décide de partir le lendemain matin en direction de St-Just. Il a l'intention de rompre l'encerclement allemand. Le 22 juin, la colonne sanitaire quitte Albaret. Les blessés qui peuvent marcher prennent les chemins de montagne, accompagnés du personnel sanitaire. Les plus grièvement atteints sont placés sur des chars à boeufs. La colonne progresse lentement en raison des souffrances intolérables qu'ils endurent. A 12 h 30, arrivent enfin à St-just les deux derniers chars avec les six blessés les plus graves.

 

Pendant que Marinette Menut, son père et les médecins les réconfortent, le reste du convoi part sur Albaret-Ste-Marle. Puis, les deux derniers chars quittent St-just. Le premier, accompagné par le commandant " Bénévol ", réussit à franchir la route nationale. Le deuxième n'aura pas la même chance. Le convoi, vendu par un chiffonnier de Saint-Chély-d'Apcher, tombe aux mains des nazis. Les blessés couchés sur les chars sont achevés sans pitié, le docteur Reiss et Fernand Lafaye sont tués.

 

Au cours de ce massacre, Marinette Menut tente de se défendre avec une mitraillette. Mais, atteinte aux reins, elle doit bientôt se résoudre à suivre les Allemands à la mairie de Chaudes-Aigues.

 

Dans une clinique de Saint-Flour, où elle est transférée, une religieuse veut l'aider à s'évader. Mais, au dernier moment, elle est identifiée par deux agents de la Gestapo, Mathieu et Vernière, comme étant la femme du commandant " Bénévol ".

 

Emmenée à Clermont-Ferrand, elle est, pendant plusieurs jours, atrocement torturée. Mais elle ne parle pas. Les médecins ont reçu l'interdiction de la soigner. Elle est alors enterrée vivante, dans le coma, dans un trou de bombe à la base d'Aulnat. Morte à 30 ans sous la torture, elle reçoit la Légion d'Honneur à titre posthume, le 1er mars 1945.